SANTA MESSA TRADIZIONALE
Roma 24 maggio 2003
Basilica di S. Maria Maggiore
RASSEGNA STAMPA
Articoli e segnalazioni dopo la celebrazione
31 maggio 2003 - Present
La messe traditionnelle retrouve son « droit de cité
»
A Rome, l’honneur est passé le premier
de Jean Madiran
Nous avions à Rome, au lendemain de la messe de Sainte-Marie-
Majeure, des quotidiens: en Italie ils paraissent aussi le dimanche. Comme
les journaux français du samedi matin, tous en cœur unanime ont
présenté l’évènement comme “un geste en direction
des traditionalistes”; ou même carrément, selon La Stampa
et le Corriere della Sera, comme "la main tendue par le Pape aux lefebvristes".
Ce n’est probablement pas faux. C’est
important. C’est heureux. Il y aura des suites. Cela entrouvre davantage
la porte à l’espérance de retrouvailles où l’on verra
côte à côte, dans une même assemblée, pour
la célébration d’un même rite traditionnel, Mgr Fellay
avec par exemple un Mgr Henri Brincard enfui décontracté
; et l’abbé Paul Aulagnier, si cher à tant de cœurs intégralement
catholiques, en compagnie du T.R.P. Abbé Dom Gérard. Cela
se fera, ce sera public, ce sont des conséquences naturelles de
la messe à Sainte-Marie-Majeure, cela se fera dans dix jours, dix
semaines, dix mois ou davantage. Mais ne voir que cela dans l’événement
historique du 24 mai serait une interprétation réductrice
et finalement une sorte de diversion. Plus qu’un geste, la messe de Sainte-Marie-Majeure
a été un acte.
Avant d’être en direction des traditionalistes, elle a été
en direction de l’être historique de l'Eglise, de son patrimoine
sacré reçu en dépôt, de sa liturgie dont nous
sommes les héritiers, et qu’à travers tant d’incompréhension
et d’infidélités les générations actuelles
doivent à leur tour transmettre aux générations à
venir, au lieu de laisser l’héritage s’évanouir dans l’abandon.
On réclamait une révision
législative, une régularisation canonique, un processus administratif.
On avait raison de les réclamer. Et tout cela viendra à son
tour; viendra ensuite; viendra par surcroît. Mais la Providence avait
une autre priorité.
C’est l’honneur qui est passé le premier.
L’Eglise de Rome, mater et magistra
omnium ecclesiarum, mère et maîtresse de toutes les Eglises
diocésaines, a rendu son honneur à la messe catholique traditionnelle,
latine et grégorienne, selon le missel romain de saint Pie V.
Par la célébration solennelle du 24 mai, elle a rendu
son honneur à une messe offensée et presque entièrement
recouverte par trente- trois années de dénigrements, de diffamations,
de mépris, d’interdictions abusives et de persécutions ecclésiastiques.
Et quand on se place d’abord sur le terrain de l'honneur, on aperçoit
aussitôt la primauté d’honneur qui, dans l’Eglise latine,
revient à son rite immémorial.
Avec l’honneur à nouveau rendu,
est venue aussi la justice. C’est dit: la messe traditionnelle a “droit
de cité” dans l’Eglise.
Nous le savions. Mais officiellement, dans l’Eglise, on ne le disait
plus depuis trente-trois ans, et les membres de la hiérarchie qui
en parlaient, c’était pour affirmer le contraire, réclamer
sa disparition, pousser à son extinction.
Le pape Jean-Paul II a envoyé
le 24 mai sa bénédiction explicite à l’acte solennel
de Sainte-Marie-Majeure par lequel l’Eglise de Rome rendait honneur à
la messe traditionnelle et reconnaissait son droit de cité. Ite
missa est.
Pour la France, ce fut le novembre noir
de 1969 qui supprima la messe traditionnelle.
Par son ordonnance du 12 novembre, l’épiscopat
instituait qu’à partir du 1er janvier 1970 la seule messe licite
serait celle du rite nouveau en français.
Cette ordonnance fut publiquement contestée
: son invalidité juridique était manifeste. Elle fut néanmoins
appliquée, avec une brutalité radicale, dans tous les diocèses,
à partir du 1er janvier 1970 (et même avant, par les iconoclastes
les plus pressés).
Quelques exceptions, extrêmement rares, furent consenties à
quelques curés, généralement chargés de plusieurs
paroisses et ardemment défendus par leurs paroissiens. Le cas le
plus connu est celui de l’abbé Sulmont. Par la suite, à partir
de 1984, au compte gouttes et le plus souvent avec des conditions draconiennes,
quelques situations de fait étaient régularisées,
quelques " autorisations " étaient concédées.
De son côté la FSSPX, fondée en 1969 par Mgr Marcel
Lefebvre avec à l’origine neuf séminaristes, développait
en France et dans le monde un mouvement très structuré et
admirablement militant.
Plus récents, l’institut du Christ-Roi
et la FSSP contribuent vivement au renouveau de la doctrine et du rite
traditionnels.
Mais tout cela à contre-courant, et dans un climat de suspicion
voire, encore aujourd’hui, de persécution verbale ou administrative.
Pendant trente-trois ans, la messe traditionnelle
a été réputée interdite, abolie, dépassée,
elle a été présentée comme la messe des vieux,
la messe des nantis, la messe des nostalgiques et des esthètes,
la messe des réactionnaires et des fachos, la messe de l’extrême
droite et des nazis, tout y est passé, jusqu’aux croix gammées
taguées sur les presbytères, les chapelles ou les églises.
Trente-trois ans, c’est long dans la
vie d'un homme. C’est même toute la durée de la vie terrestre
de Notre Seigneur Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme. Dans la
vie d’un peuple, trente-trois ans cela commence à compter. La très
grande majorité des catholiques français qui ont aujourd’hui
moins de trente-sept trente-huit ans, voire quarante, n’ont jamais assisté
à une messe traditionnelle. Ils ont vécu trente-trois ans
sous le régime liturgique français selon lequel on pouvait
célébrer la messe de n’importe quelle manière à
la condition que ce, ne soit pas le rite traditionnel ; il y avait du "digne"
mais aussi de l’indigne, de l’inattendu, du créatif, du grotesque,
de l’inconsistant. Et cet état des choses liturgiques continue,
toutefois en diminuant peu à peu.
Je n’imagine pas que le dénigrement
et la diffamation de la messe traditionnelle vont s’arrêter d’un
seul coup. il y a tellement d’ignorance, de parti-pris, de mauvaises habitudes
mentales. Combien de catholiques pratiquants sont-ils capables de faire
la distinction entre une messe traditionnelle et une messe nouvelle célébrée
en latin ?
Voyez dans le " journal de référence ", le spécialiste
du Monde pour les questions religieuses : pour lui, la "messe solennelle
à l’ancienne" qu’il annonçait le 24 mai devait être
une messe "en latin, dos tourné au peuple", tels sont ses repères,
qui évidemment, à ce niveau, sont repérables par n’importe
quel profane, manque de chance, le rite traditionnel, à Sainte-Marie-Majeure
comme à Saint-Pierre de Rome, se célèbre "face au
peuple". D’accord, à cet égard c’est une exception : mais
traditionnelle.
Je voudrais pourtant attirer l’attention,
et même la réflexion, sur ce simplisme: "dos tourné
au peuple".
C’est un simplisme génial, il
est d’une telle efficacité diffamatrice, d’une telle efficacité
véritablement diabolique, que l’on peut le supposer inventé
par le Père du Mensonge en personne.
Pour l’immense majorité des catholiques
de moins de trente-cinq ou de quarante ans, qui n’ont jamais assisté
à une messe traditionnelle, et de ceux, plus âgés,
qui en trente-trois années l’ont plus ou moins oubliée, cette
"messe à l’ancienne ", est celle où le prêtre tournait
le dos au peuple. Pendant des siècles - des siècles obscurs,
des siècles d’obscurantisme -les prêtres méprisaient
le peuple au point de lui tourner le dos durant la messe. C’est-à-dire
que l’Eglise, complice des tyrans, des aristocrates et des riches, tournait
le dos au peuple des pauvres et des malheureux. Cela n’est pas toujours
dit, mais c’est toujours implicitement véhiculé ou suggéré
par ce célébrant qui "tourne le dos".
Tardivement, très tardivement, le progrès et la démocratie
sont venus.
Le prêtre a enfin cessé d’être hypocrite et méprisant
: grâce au concile Vatican II, il est désormais "face au peuple
", la démocratisation avance, et la transparence ; "face au peuple
", c’est plus loyal, c’est plus honnête, c’est enfin une digne attitude
de respect à l’égard de l’Homme-sans-Dieu et des droits de
l’Homme-sans-Dieu (DHSD), seuls repères, inévitablement,
lorsqu’on a laissé s’estomper le sens du sacré et des droits
de Dieu.
Le spécialiste religieux du Monde
ne nous pas caché que "dans l’épiscopat français ",
(il le sait par confidences ?) " cette messe dans l’ancien rite, au cœur
même du Vatican, est [ressentie comme] une trahison ".
Au cœur de la Cité du Vatican
? Disons mieux : au cœur de l’Eglise de Rome, mère et maîtresse.
Et l’honneur, la primauté d’honneur passera outre à tous
les interdits.
Ritorna a Roma Maggio 2003
Ritorna al Sommario Articoli
Ritorna al Sommario Argomenti
Ritorna al Sommario Articoli
Diversi
Ritorna al Sommario Documenti |